Jean-Claude et moi avions jeté notre dévolu sur les 177kms. Nous avions déjà réalisé cette course en 2005, mais nous savions que l’ horaire et les conditions avaient été changés depuis. Le départ était fixé à 11h en 2005, cette année à 17h.
Belle organisation, belle région et beau temps; toutes les conditions étaient réunies pour faire de cette épreuve une réussite!
Jean-Claude était venu avec moi tout en sachant qu’il lui serait impossible de rallier l’arrivée, à cause d’un reste de pubalgie qui le faisait encore souffrir….Bien que trés à l’aise sur la 1ère partie faite pour lui, la plus technique (racines, pierres, rochers et ce pendant une bonne partie de la nuit), il devait jeter l’éponge au 80ème km, les montées et descentes successives accentuaient trop la douleur. Bravo et encore merci pour être venu quand même !
Personnellement moins à l’aise sur le technique, je faisais au mieux et prenais beaucoup de plaisir sur ce parcours tant qu’il a fait jour. La nuit fut un peu plus dure car après avoir évité plusieurs obstacles, je me suis retrouvé en « vrac » dans les rochers : blessé au genoux et au bras, je refusais d’abandonner et repartis un peu comme je pouvais;;
De charmantes infirmières prirent soin de moi à VANNES. C’est là que je vis Jean-Claude et qu’il m’a appris son abandon.
Je suis reparti , pas trop convaincu, dans le vieux port de VANNES pour les 100 km restant. Le petit jour se levait, mes « rêves de chrono » étaient envolés et l’on était bien en bordure de mer!!.Alors je décidais de profiter pleinement de la journée.
La deuxième partie du Raid, au milieu d’une succession d’anciens marais salants, nous permettait de croiser des randonneurs, des touristes et de voir, bloqués dans de grands trous d’eau, des poissons attendant le retour de la haute marée. De ce moment là, il fit trés chaud et entre deux ravitaillements, le Kamelback n’était pas toujours suffisant…
Vingt kilomètes avant l’arrivée, nous nous retrouvions dans une nouvelle partie technique empruntant d’anciens « chemins de douaniers » bordés par des arbres plus que centenaires ainsi que des escaliers. Ceux-ci avaient été mis en place pour éviter certains passages bloqués par les constructions quelques peu excessives…de certains résidents….Mais c’est particulièrement beau !
Je téléphone à Jean-Claude pour l’avertir que je m’approche de l’arrivée (3km) et lui dire qu’il vienne à ma rencontre et nous finirions ce raid ensemble. la 1ère féminine passe. Elle court bien. Moi je me contenterai de sprinter les huit cents derniers mètres et pourrais enfin savourer ma réussite : 28h 08, 66ème sur 480 partants. Moins bien qu’en 2005 mais ravi.
Après quelques douceurs locales, nous sommes rentrés,de nuit, directement à Epernay.
Hervé GOMES
PS : C’est décidé! j’y retournerais certainement l’an prochain.
Voir quelques photos dans la photothèque prises par Jean-Claude