GR 20 CORSE
En préparation à la diagonale des fous du 13 octobre prochain, je souhaitais comme promis à certains de mes amis de la soirée de mes 50 ans de faire également le mythique GR 20.
Me voilà donc parti dans cette aventure qui est loin de me déplaire.
Il y a plusieurs façons de le faire et j’ai choisi la formule en 7 jours auprès d’une association qui s’occupe de toute la logistique et organise les étapes. Celles- ci sont doublées des randonneurs classiques, dont voici le succinct descriptif.
Le parcours de Calenzana à Conca, c’est 200 kms, 29241 m de cumuls de dénivelés, moyenne des étapes de 28 kms.
La longueur des étapes, l’enchainement des dénivelés tant positifs que négatifs et la nature agressive du terrain (éboulis, roches, pierriers, dalles, blocs …) font un circuit qui ne saurait s’apparenter à une randonnée classique, c’est un très bon entrainement pour des raids ou courses de montagne.
Ca tombe bien, c’est que je recherche…
Le rendez-vous est donné le samedi 7 à Calvi devant l’office du tourisme pour 17 h, mais le bateau ayant 2 heures de retard, nous débarquons (avec Valérie) seulement à 16 H, ça démarre bien….Je contacte les accompagnateurs qui me donne RV directement au gîte de l’auberge de Bonifatu.
Prise de contact avec Magali qui va nous guider tout au long de cette semaine, Robert ,le « boss » d’ALTRE CIME, et mes compagnons de route, Laurent de Lille, Stéphane à coté de Cergy-Pontoise, Jean-Louis d’Avignon, René de Lyon, Michel de Chartres, Olivier le régional, Gaëtan de Nantes, Julien de Marseille, et la seule femme, Jacqueline. Autour d’une pietra pour certains, Magali nous « briefe » sur le déroulement des étapes.
Réveil 5h, p’tit déj 5h30, départ 6h, attention pour les trainards, ils devront rattraper…. Topo guide et profil en main, on devine tout de suite le programme de ce qui nous attend, mais nous sommes tous venus pour ça !! Alors…
Nous transporterons nos affaires de change, sac de couchage, barres, petite pharmacie, etc…., Tout ce qui nous semblent bon d’avoir sur nous pour aller jusqu’à Vizzavona, notre deuxième sac (complément pour finir) sera véhiculé par Robert à ce lieu et à Conca. Chacun gère le poids de son sac, avec le plein de camelback, je dois tourner environ à 8/9 kg.Comme nous serons en refuge, tous ce qui sera inutile pour moi, je le remets à Valérie, notamment mon GPS, donc je vais tourner sans montre, mais pour ceux qui me connaisse, cela ne me dérange pas. Les horaires donnés seront au « pif ».
Voilà pour l’intro…
1ière étape : Calinzana à Carrozzu ;
19 kms ; D+ 2734m ; D- 1699 ; Cumul 4434 m ; temps de marche prévue 7h30
Le transfert de l’auberge à Calinzana (322m) se fait en voiture, une première photo de groupe et nous décollons à 7h10.
Tout de suite, Magali mène la cadence jusqu’au premier petit arrêt à la source, et d’une explication de la flore. Ces arrêts à ces sources tout au long de la semaine seront fort utiles pour gérer notre eau, surtout qu’il fait vite chaud à cette période de l’année.
On atteints assez rapidement « Bocca u Saltu » (1250m) suivi de petits plats où nous alternons marche rapide-petites foulées, avant de passer « Bocca à u Bazzichellu » (1486m).
Nous arrivons vers 11h au refuge de Ortu di u Piobbu (1520m). Petite halte collation, remplissage en eau avant d’attaquer la montée vers « bocca di Pisciaghja » (1950m), superbe mais très raide ces dalles rocheuses, me secouent un peu, l’arrêt qui suit me fait un grand bien…
On reprend notre route pour passer « Bocca d’Avartoli » (1898m) et « Bocca de l’Innominata » (1912m) à travers rochers, éboulis et sous le cagnard. D’ailleurs des débuts de crampes apparaissent, ce qui n’est pas pour me faire plaisir. Enfin la vue sur le refuge de Carrozzu (1270 m) me rassure, mais c’est une descente très technique que j’effectue sagement. Dur, cette fin d’étape, j’arrive un peu « sec » vers 16h, déjà une question que je me pose, est de savoir comment bien récupérer afin de mieux aborder l’étape de demain annoncée plus technique ?? Le bain dans l’eau très fraîche du Spasimata non loin du refuge me fera le plus grand bien, surtout aux jambes mises à rude épreuve cette journée.
Les premiers dégâts, Jacqueline ne repartira pas avec nous demain, Robert lui conseille de venir nous retrouver à Vizzavona pour faire la partie sud « plus roulante » et qu’elle profite tout de même en partie de ces magnifiques panoramas. René, lui, à une petite ampoule et malheureusement cela va s’amplifier de jours en jours.
Pour moi, j’espère passer une bonne nuit réparatrice…
2ème étape : Carruzzo- refuge de Ciottulu di i Mori ;
18 kms ; D+ 2896m ; D- 2186 m ; Cumul 5082 m, temps de marche prévue 9h00.
Elle démarre fort et cela dans tous les sens… Magali nous avait prévenus !!
Avec julien, je dois faire vite pour rejoindre le groupe à la passerelle de Spasimata (1220 m, passage d’1 seule personne, ouf, !!). Malheureusement pour Gaëtan, également retardataire, va se tordre la cheville juste avant de nous recoller, cette journée ne débute pas de la meilleure façon pour lui. De plus après le passage de la passerelle, c’est 600 D+ pour atteindre « Bocca u Stagnu » (2010 m), via le lac de la Muvrella (1860m).
Nous empruntons l’ancien GR par les crêtes afin d’éviter la remontée de la piste de ski au départ du refuge d’Ascu Stagnu. Alors s’enchaîne, Bocca Culaghja (1957m), et Punta Stranciacone (2048m) suivi d’une descente très raide et difficile (d’abord des parois rocheuses ensuite éboulis, le tout en devers…) et nous nous retrouvons dans les bons horaires (selon Magali) pour attaquer le cirque de la Solitude ( E Cascettoni)
mais avant d’arriver là, il y avait encore à franchir « Bocca Tumasginesca » (2183m) où nous faisons la pause – repas. Il fait beau, mais le vent est frais, nous sommes obliger de bien nous couvrirent pendant la pause.
E Cascettoni, l’un des passages mythiques du GR est très impressionnant, mais avec de la prudence et vigilance, savoir où poser ses pieds, bien s’aider des chaînes, il doit se passer sans encombre, en tout cas, ce le fût pour moi.
Une fois arrivé au fond du cirque (1980m), et bien, même chose mais en remontant jusqu’à « Bocca Minuta » (2218m). Je n’ai pas de montre, mais je pense que nous avons été une petite heure.
Une fois en haut, il faut redescendre… A nouveau dalles et éboulis pour aller au refuge de Tighjettu (1683m) d’où nous profitons de remplir les camelbacks en eau tiède ? La raison, au départ de l’alimentation de la source, le tuyau est pris 400/500m au dessus du refuge, et juste posé entre les roches alors elle a le temps de réchauffer.
Après cette pause bénéfique, nous repartons en direction des bergeries U Vallone (1400m) avant de prendre le sentier en courbe de niveau et en sous-bois très agréable. On ne court pas, mais la marche est plutôt rapide (6/6.5 km/h) et nous voilà devant la dernière montée de la journée, « Bocca di Fuciale » (1962m). Peu avant le sommet, Magali, nous fera découvrir une des nombreuses piscines naturelles dont la montagne Corse regorge, ici c’est l’une du ruisseau Foggiale, bien sûr à cette altitude l’eau est fraîche (à nom avis, guère plus de 15°).
D’ailleurs, tout comme la douche du refuge de Ciottulu di i Mori (1991m), où nous arrivons vers 16h. Là-haut, nous sommes dans les nuages et c’est très venteux. Cela ne dure pas, et c’est tant mieux pour les amateurs de coucher de soleil sur la mer Méditerranée peu après 21h.
Belle étape, difficile, certes … mais beaucoup de plaisir, à en oublier le mauvais après-midi d’hier. Ce soir, j’ai faim, l’appétit revient et ça tombe bien car la cuisine du gardien est excellente. De bonne augure avant la 3ième étape dite « confort ».
Des liens dans le groupe commencent à prendre forme, et là aussi c’est important.
3ème étape : Ciottulu i di Mori aux Bergeries de Vaccaghja
23 km, D+ 987m, D- 1376m, Cumul 2363 m, temps de marche prévue 6h.
Mon horloge biologique commence aussi à prendre le rythme, je me réveille avant 5h, je suis prêt bien avant les 6h, mais René (ampoules aux deux pieds) et Gaëtan (petite entorse à la cheville) prennent logiquement un peu plus de temps. Magali est aux p’tits soins avec ces deux-là, c’est donc vers 6h15 que nous quittons le refuge.
Les premiers km sont relativement faciles à flanc de montagne pour s’engager le long de la source du Golu . Après une heure et demie de marche, nous arrivons à la superbe cascade de Radule, où un bain s’impose malgré l’heure matinale.
Passage aux bergeries de Radule et nous rejoignons rapidement l’ancienne station de ski de Castel Verghju plutôt que prévu. Nous ne courrons pas alors que c’est possible dans ce sous-bois à flanc de montagne, mais toutefois le pas est rapide (au moins 6km/h).
A la reprise, je me retrouve pour la première fois derrière Magali, et elle ne manque pas d’engager la conversation à propos de l’élaboration du Champagne et c’est avec un grand plaisir que je la renseigne juste avant la montée de San Petru ( 1452m), petite attente devant l’oratoire et la cadence va s’accélérer au point que je n’ai pas le temps de faire une photo des deux arbres légendaires balayés par le vent ( l’un à cassé cet hiver) du topo guide et autres revues.
Gaëtan, discret jusqu’à là et une cheville bien bleue, surprend tout le monde dans la montée vers « bocca â Reta » (1883m) en menant un train d’enfer, il avoue peu après de moins sentir la douleur en montée et surtout avec modestie, d’avoir un chrono d’1h 07 sur semi !!!
Pour moi, les jambes suivent, je suis aux talons de Magali et Laurent, nous rejoignent Stéphane et Julien avant de tous basculer sur cette vue magnifique du lac de Nino (1743m).
La « gamelle » du jour est excellente (préparé par le gardien du refuge de Ciotullu), elle est prise au pied du lac avant de repartir pieds nus pendant quelques kms sur cette herbe tondue régulièrement par les vaches, mulets, et chevaux séjournant tous l’été.
Arrivée aux bergeries de Vaccaghja (1620m) vers 15H suivi d’un bon bain dans le Tavignano.
Un super repas (encore) préparé par le berger et ses amis, un quiz musical des années 80 que Julien et Jean-Louis s’affrontent pour deviner les titres et chanteurs, et conclure cette belle journée.
Cette étape permettait de bien récupérer, Robert nous l’avait signalé par expérience avant d’attaquer la série des étapes de plus 30kms.
4ème étape : Bergeries de Vaccaghja – Vizzavona
32 km, D+2340m, D-3340m, Cumul 5740m, temps de marche prévue 10h.
Une nuit sous une tente à cette attitude même au mois d’août reste fraîche, de plus les vaches ou chevaux sont venus brouter au pied de la tente un bon moment, fait que j’ai pas trop bien dormi a les entendre, mais bon, ça fait parti du périple.
Aujourd’hui, c’est une grosse étape qui nous attends, c’est la dernière de la partie nord, elle comporte 3 étapes de marche des randonneurs « classiques ».
Je suis bien et confiant, je ne la crains pas, je suis prêt à l’affronter!!!
La traversée de la plaine de Campatilo (vue superbe depuis les bergeries) est un bon échauffement avant d’attaquer la brèche de Capitellu (2225m), de là nous avons à nouveau une vue extraordinaire sur les lacs de Capitellu et melu.
Après une courte mais très raide descente, nous atteignons « Punta Alle Porte (2323m), notre progression est lente et reste à une altitude de +2000m avec les passages des sommets de « Bocca à Soglia » (2052m), « Bocca Rinosa » (2150m), «Bocca Muzzella » (2206m) où l’on fait une première pause-repas (toujours aussi bon).
A la reprise en descente, nous laissons le refuge de Petra Piana de côté, pour une variante sur les crêtes beaucoup plus agréable (???) qu’une remontée de piste de ski… On se paye même le luxe de trottiner peu avant « punta Di Pinzi Corbini » (2020m) et de basculer vers le refuge de l’Onda (1430m), une descente facile au début mais compliquée pour arriver au refuge. Nous traversons une pâture dont l’herbe est haute, bosselée et caillouteuse sous une chaleur étouffante.
Un début de gêne intestinale apparaît et me chagrine au point de ne pas remarquer l’épinard (je n’aime pas !) dans l’omelette au Bruccio au cours de ce 2ème repas de la journée.
C’est sans conséquence, fort heureusement, pour la suite car on réattaque par 700 de D+ avec la montée de « Punta Muratellu » (2143m) pour en terminer aujourd’hui avec le positif.
La longue descente vers Vizzavona (920m) dans la vallée de l’Agnone n’est pas pour autant facile, loin de là (+ de 2h), il faut garder de la fraîcheur et lucidité sur les fins d’étapes afin d’éviter les foulures dans ses passages techniques.
Nous arrêtons pour notre bain quotidien à la cascade des Anglais (1092m), l’eau est froide, mais les muscles des jambes apprécient.
Encore 1h avant d’arrivée à Vizzavona, mais comme tout va bien pour tout le monde, c’est en courant les 3 derniers km que nous finissons l’étape sur la piste forestière (et oui, ça existe sur le gr 20) où Jacqueline et Robert nous attendent dans les environs de 18h30.
Repas et nuit au gîte de la Gare, un peu de luxe (électricité et eau chaude pour la douche) et soirée-dégustation des boissons locales pour certains d’entre-nous va clôturer cette journée… Je remercie Olivier pour le prêt du cordon de recharge de mon téléphone, heureusement je trouve celui de mon appareil photo dans mon sac. Je ne vais pas utiliser d’affaires propres pour les trois dernières étapes, mais je vais avoir besoin d’un médicament…
5ème étape : Vizzavona- Prati.
33 km, D+1767, D-850, Cumul 2617m, temps de marche prévue 7h30
Le réveil est un peu dur, voilà ce qui d’abuser des bonnes choses dans ces moments là.
C’est la tête dans l’sac que j’entame les premiers kms, heureusement , juste avant de partir , je prends un antiseptique intestinal car je suis bien dérangé, je suis à la traine dans cette montée fort agréable en sous-bois de hêtres allant vers « Bocca Palmente » (1640m), pour la 1ère fois nous avons vue sur la mer Thyrénienne.
Habituellement, Michel ferme la marche du groupe, là je le suis sans bronché…
Passage en courbe de niveau de « U Cardu (1515m), et des bergeries de Scarpacceghje où peu avant au ruisseau, je me paye un beau « gadin » à en casser la pointe d’un bâton. Je repars sans « casse », ouf… une belle frayeur, tant pis pour les bâtons, ils termineront dans le sac.
Pause – arrêt au refuge de Campenelle (1680m) où je reprends un cachet même si je commence à aller mieux.
Peu après le refuge, je reconnais ce passage pour l’avoir fait il y a 3 ans avec Marie et Valériependant nos vacances de 2009. Mes ennuis s’estompent, notre halte-repas est encore loin. Le groupe avance bien mais une certaine monotonie s’installe. René galère avec ses ampoules, Olivier a une grosse douleur à un pied, bref ce passage nous ne régale pas plus que ça (Robert nous l’avait annoncé).
Enfin nous voilà arrivé au torrent de Marmanu où nous prenons notre repas. Nous reprenons notre chemin pour passer devant des gigantesques sapins, nous sommes 4 pour encercler sûrement un arbre de plus de 600 ans.
Au cours d’une petite pause, plusieurs d’entre nous décident de trottiner jusqu’à « Bocca Di Verde, ce qui nous fait le grand bien.
Pause rafraîchissante avant d’aborder la difficulté du jour, « Bocca d’Oru » (1840m). Chacun monte à son rythme, je suis avec Julien dont les tendons d’Achilles commencent à le titiller et René.A nouveau, super panorama de la côte orientale, plaine d’Aléria, les étangs Urbino et de Palu… Splendide.
+ que 10mm de plat pour arriver peu avant 17h au refuge de Prati (1820m), une formalité…
Superbe plat de charcuterie, et fromage fait « Maison », un pur régal.
6ème étape : Prati- Asinau
31 km, D+ 2106m, D- 2329m, Cumul 4435m, temps de marche 9h.
Sauf hier, je suis réveillé avant la batterie des sonneries de portables, je préfère dormir dans le refuge, d’autres sous la tente pour éviter les ronflements….Dans ma préparation de mon sac, j’oublie de remettre mon maillot de bain, tant pis…
Dans l’attente de partir, nous avons eu le droit à une belle fin de nuit étoilée et le passage d’une étoile filante me laisse présager un bon sentiment… Le lever du soleil est également magnifique avec la vue des côtes toscanes que l’on devine au loin.
Passé ce spectacle, nous attaquons par la « Punta Capella » (2041m), et nous continuons par les crêtes « Bocca Rapari (1664m), « Bocca Laparo (1525m). C’est une zone escarpée avec des pentes raides et rocheuses, très jolie avec vue sur les deux mers.
Je me « ramasse » seul en voulant recoller aux premiers sur un plat entre deux crêtes, personne ne m’a vu, je repars comme si de rien ne m’était arrivé.
Le groupe avance en s’étalant progressivement (photos, etc.) mais il y a toujours un arrêt judicieux de Magali pour permettre de repartir ensemble.
Après le refuge d’Usciolu (1750m), nous retrouvons le même type de relief, passage de « bocca di Furmicule » (1950m) et nous pouvons observer ces rochers aux formes de têtes humaines ?? Non loin de « Punta Di a Scaclatte (1836m).
Il est midi passé et la descente pour rejoindre le plateau de Cuscionu est très agréable et rapide mais longue. C’est sous la chaleur que nous arrivons pour casser la croûte au ruisseau de Furinchesu juste après le passage d’une passerelle.
Une nouvelle fois, la fraîcheur de l’eau nous ragaillardit et il le faudra bien avant de montée le col de mont Incudine (2134m), dernier passage à plus de 2000m, ouf….mais un pointe de regret, et oui, une dernière fois où l’on admirera ces paysages grandioses où on a passé quelques heures et jours auparavant. Devant, je reconnais la baie de Porto Vecchio, Conca n’est plus très loin, juste derrière les aiguilles de Bavella.
Pratiquement à nos pieds, le refuge d’Asinau (1530m), que nous rejoignons vers 17h.
Beaucoup de monde pour cette dernière nuit en refuge, Asinau n’est pas le premier refuge au départ de Conca, mais beaucoup de personnes sont d’arrêt dans le sens sud-nord et il est aussi l’intersection d’un GR de mer à mer
.
On attend la réponse du gardien peu avant 21h environ pour savoir si je couche dans le refuge ou sous une tente, finalement c’est bon pour le refuge.
7ème étape : Asinau-Conca
34 km, D+ 1597m, D-2973m, Cumul 4540m, temps de marche prévue 8h.
Pas bien dormi cette nuit due à une chaleur pesante dans la « chambre », mais dehors un vent à perturber le sommeil des campeurs, égalité de ce côté-là.
Le début de l’étape est en descente dans le vallon d’Asinau, c’est plutôt tranquille, j’apprécie cet échauffement d’autant plus que depuis deux jours j’éprouve en plus en plus de mal à repartir après chaque pause, mais bon ce sont les derniers kms.
Arrivée à l’intersection de la variante alpine, puis montée de la dernière difficulté en d+ du GR pour atteindre « Foce di Bavedda » (1662m) au pied des aiguilles de Bavella.
Encore deux belles descentes qu’il faut bien négocier, les quadriceps se sont endurcis depuis Calenzana que je déroule bien, trop bien, plusieurs fois je manque de me fouler les chevilles.
Arrêt au col de Bavella (1223m) pour une pause, pour reprendre en forêt ce qui est appréciable car le soleil commence à « cogner » malgré l’heure (10h). Arrêt pour faire le plein d’eau à une source ,10mm, avant une nouvelle halte mais bref au refuge de Paliri pour que Magali dise bonjour au gardien (refuge peu fréquenté).
Passage d’une forêt de résineux avant d’être plus ou moins à découvert sous un soleil de plomb, plus on descend en altitude plus il fait chaud.
Le rythme baisse un peu, la fatigue est bien là et hop une dernière belle gamelle devant tout le monde, de petites égratignures à un genou et c’est reparti…
Enfin arrive la dernière pause-repas au ruisseau le « Punta Pinzura (550m), dernier moment de détente dans cette piscine naturelle à l’eau d’une bonne température.
Nous sommes à une heure de Conca, on savoure tous ce moment.
René repart avant nous, on le rejoindra seulement à la source (fontaine du radicale) 100m de la fin du GR.
Entre temps, nous franchissons « Bocca Uscioli » (557m), je me rends à peine compte tant que l’adrénaline est en moi sur ces derniers kms. Séance photo à la brèche et dernière descente vers Conca.
Photo de groupe à l’endroit où Killian Jornet à savouré son record et direction au gîte.
C’est autour de quelques « pietra » que nous remémorons déjà le souvenir de cette formidable semaine.
Avant de partir, Magali félicitera tous le monde et me glissera, « enfin j’ai trouvé quelqu’un qui rivalise avec mes cuisses, tu me rappelles ces anciens bergers corses, tu dégage cette puissance tranquille ». Je n’avais pas de mots pour lui répondre, mais surement je n’étais pas le seul à être fier de nôtre aventure.
Valérie venue me retrouvé pour le repas, nous quittons mes nouveaux compagnons de route vers 2h30 pour rejoindre Ste Lucie de Porto Vecchio pour de vacances plus calme.
Hormis le 1er jour où j’ai un peu galéré, je n’ai pas rencontré de problèmes physiques, de baisse de régime, je dirai même que ça allait de mieux en mieux toute proportion gardée j’espère que cette semaine me profitera pour le Grand Raid de la Réunion.
Ps : Je m’excuse auprès des lecteurs qui connaissent parfaitement les lieux, pour certains de ne pas les préciser, d’en avoir oublié où me tromper de nom de tous ces lieux, que nous pouvons admirer de cette belle montagne Corse.