Le Grand Raid de la Réunion du 17 au 20 octobre 2017
Un mois a passé depuis le 25ème Grand Raid.
La Diagonale des fous : 165km et 9600m+
La Mascareigne : 65km et 3600m+
Céline LUCAK qui a fait le récit de sa course à chaud, va nous mettre tout de suite dans le « grand » bain……
En 2015, n’étant pas tiré au sort pour l’utmb, j’ai décidé de faire la diagonale des fous à La Réunion, accompagnée de mon ami Stéphane. Je me suis blessée et j’ai fini en boitant pendant 95km.
En 2017, je décide de m’inscrire mais en connaissant déjà le terrain, je me suis entraînée différemment. Le but étant de finir avec la banane.
On arrive à La Réunion mercredi matin pour un depart le jeudi à 22h. Des les premiers km, je souffre de la chaleur, je ne suis pas habituée. Je m’essouffle rapidement, je suis trempée de sueur et je me sens déjà fatiguée, ca commence mal. Stéphane et Denis de muizon me doublent et on échange qqs mots.
6h vendredi matin, j’atteins le premier sommet au lever du soleil. Le piton des neiges, sommet le plus haut de La Réunion, est complètement dégage : La vue est magnifique. Après une descente technique et glissante, j’arrive à cilaos ou je retrouve Hervé en compagnie des conjointes du Jogging Club, quel bonheur ! Je prends le temps de me doucher, d’enfiler des vêtements propres et d’échanger qqs mots avec Nathalie que j’avais vu à Besançon. J’essaie de manger mais ca m’écure. Je commence à avoir l’estomac en vrac. Les quadriceps commencent à tirer. Hervé m’accompagne dans la montée du col du taibit, c’est là que j’ai eu ma tendinite il y a 2ans. Je rejoins Claude de mon club d’Epernay, il souffre . Après qqs pas ensemble, je continue mon ascension avec des crampes à l’estomac car je ne m’alimente plus. Il fait très chaud et les muscles souffrent.
Arrivée à Marla à 17h, j’essaie de m’alimenter mais dur et je me prépare pour la 2eme nuit. J’ai passé toute la nuit dans les terrains escarpés du cirque de Mafate en ayant dormi 30 min.
Arrivée au Maido à 8h, je contemple le lever du jour sur Mafate, j’en prends pleins les yeux. Je descends à sans souci ou m’attend ma petite famille accompagnée de Johanna. Leurs gentils mots me réconfortent , ils me lisent tous vos messages d’encouragement qui me reboustent. Je me change, me masse les cuissots et arrivent à manger des lentilles . Les bénévoles m’encouragent et me souhaitent ma fête. Ah oui, tiens, j’avais oublié qu’on était le 21. Je pense à toutes les Céline et me voilà repartie, gonflée à bloc, le mental à fond avec l’envie de finir au mieux. Il n’a pas plu donc j’ai eu moins d’ampoules et le terrain était moins glissant, ca change tout dans les descentes. J’ai mis moitié moins de temps pour descendre le Colorado.
Je vois le stade de La redoute en bas, l’arrivée est proche et il n’est que 22h. L’euphorie m’emporte , je commence à réaliser que j’ai réussi mon objectif, il ne reste que 600m à faire. Au bout de la descente j’entends : allez maman. Ma famille chérie m’attends. Quel bonheur, quelle émotion, les larmes de joie coulent le long de mon visage. Je prends mes enfants par la main, Hervé court à l’arrivée pour photographier. Je cours de plus en plus vite sur le stade avec Corentin et Apoline et je passe sous la ligne d’arrivée en larme . Je tombe dans les bras de mes enfants que j’embrasse. Hervé nous rejoint. Je suis finisher de la diagonale des fous en 48h45 je crois.
J’ai vécu une aventure merveilleuse. Toute vos pensées, toutes vos ondes positives, tous vos encouragements m’ont donné l’énergie pour réaliser mon rêve. Merci du fond du cur à ma formidable famille et à tous mes amis qui ont passé des heures à mes suivre. J’ai beaucoup de chance d ‘être en bonne santé et d’avoir des amis sur qui compter. Je souhaite à tout le monde de vivre ces moments d’intense bonheur. Je vous remercie pour ces moments inoubliables. Je suis toute émue.
CELINE
En 2015, Céline et Hervé LUCAK avaient couru, ils ne faisaient pas encore partie du Jogging Club. Cette année, ils nous accompagnent avec Hervé GOMES, Claude AUBRY et Maryse, Sylvie et Franck PLANCON (une 1ère pour Franck), Monique et moi.
Pour être sûr de tous participer , nous décidons en février de nous inscrire par le pack bourbon voyages (partenaire du grand raid) qui évite le tirage au sort.
Ce pack regroupe le billet d’avion (dates au choix) , l’hotel (à condition de rester minimum 3 nuits) et l’achat du dossard.
Nous n’avons pas été déçu ni par le prix, ni les prestations. Compagnie aérienne AIR AUSTAL….confort, services…à recommander, hotel*** « le Nautile » à la Saline les bains sur la plage et le lagon….
C’est parti pour 10 jours pour nous, un peu plus pour la famille LUCAK avec les enfants en vacances scolaires.
Arrivée à l’aéroport de St Denis mercredi matin. Nous récupérons notre minibus 9 places de location. Nous sommes 7, les familles PLANCON, AUBRY, PAROLI et Hervé.
Là aussi un bon choix, car avec les berlines 7 places ….il n’y a pas de place pour les bagages, et de l’inconfort garanti pour les passagers arrière…(expérience 2015).
Il faut simplement être plus attentif sur les routes sinueuses et étroites ….Sylvie en sait quelque chose.
A l’aéroport, nous retrouvons Maxime GILLIOT (ancien adhérent du club, maintenant pompier à Marseille) et nous lui proposons le voyage avec nous vers l’hotel.
En fait, l’hotel ce sera pour après, car le retrait des dossards a lieu le matin à St Pierre et jusqu’à midi.
Nous retrouvons Céline PAROLI et Jean-Fabrice TOULCANON arrivés depuis quelques jours chez la maman de Jean-Fabrice.
Il fait très chaud (28 à 30°), le contraste avec la métropole est important, nous allons avoir du mal à nous habituer avant le départ le lendemain…..(la chaleur, un 1er gros handicap par rapport aux locaux)
mercredi après midi, installation à l’hotel, repos….plage (la baignade est autorisée, avec la barrière de corail, il n’y a pas de requins…..parait-il)
jeudi, repos relatif, préparation des sacs, du matériel obligatoire et des sacs d’allègements (Pour Cilaos 65km, Sans souci 126km et à l’arrivée 165km)
En fin d’après midi, vers 18h, direction le départ à St PIERRE, avec des embouteillages monstres pour se rendre sur le parc fermé, contrôle des sacs……et attente jusqu’à 22h.
4ème édition pour moi, 2ème pour Hervé et Claude, nous savons ce qui nous attend. Ce n’est pas le cas pour Franck pour qui, ce serait sa dernière longue course, ses genoux « fatigués » lui posant beaucoup de problèmes surtout dans les descentes longues et techniques. Sa préparation, il l’a donc faite allégée et il s’est surtout préparé mentalement à souffrir et à rejoindre l’arrivée. Heureusement cette année, les conditions météo, hormis la chaleur, vont être favorables. Pas de pluie, peu de passages mouillées, pas de froid les nuits.
Claude et Hervé sont en forme, il n’y a plus qu’à …. Céline LUCAK part un peu fatiguée par une longue saison d’ultras.
Céline Paroli
sur la Mascareigne (65km) part à 3h du matin, sa plus longue distance et son plus gros dénivelé, il y a de l’appréhension au départ, mais la forme est là…
Quand à moi, même si je ne l’ai pas fais voir, je ne suis pas rassuré. Je suis en forme, la préparation s’est super bien passée, le mental est au beau fixe, mais un grain de sable est venu me perturber 10 jours avant avec une petite chute en vélo avec Claude…..fissure au sacrum.. très douloureux, surtout les montées d’escalier….des marches et des escaliers, à la réunion, ça ne manque pas sur les 165km. je n’ai rien fait pendant 10 jours, les barrières horaires sont larges, on verra…..
9h45 Le parc coureurs en bord de mer à la ravine blanche s’ouvre pour se rendre au départ à 200m sur le boulevard. …..et c’est une cohue indescriptible, ça pousse de partout, de vrais fous. Je me retrouve plaqué aux barrières, les poussant pour ne pas être écrasé. Je ne comprend ces comportements à être le plus près possible de la ligne de départ…. Il y a 165km et des dizaines d’heures de course…..cool, je laisse passer l’orage et vais partir dans le dernier quart de la course.
Sur le boulevard tous sont calmés et c’est sous les applaudissements, les encouragements et les musiques que nous partons pour 6km de plat sur le front de mer à travers une foule de dizaines de millier de personnes, dans une ambiance indescriptible …ca prend les tripes.
Puis c’est parti pour une longue montée de 30km (agrémentée de rares portions de plat et de descentes, jusqu’à parking aire nez de boeuf à 2040m. Dans la montée, je double Hervé, puis plus haut Claude
Je vais souffrir du dos dans les montées un peu techniques mais c’est supportable. Cette 1ère nuit se passe mieux qu’envisagé.
Lever du soleil…le piton des neiges (3000m) émerge des nuages, joli spectacle. Je profite bien de ce parcours entre la plaine des cafres et la plaine des remparts…..pâturages, fermes et troupeaux de vaches, on se croirait en Normandie.
Arrivée à mare à boue au 49ème km, je retrouve Franck. En fait depuis le départ, il a toujours été quelques minutes devant moi. Petit arrêt pour lui pour soigner une arcade suite à une chute. Nous repartons ensemble pour monter le coteau Kerveguen.La chaleur commence à bien se faire sentir, je souffre un peu du dos dans les montées techniques et laisse Franck à son rythme.
Sommet du coteau Kerveguen : 2206m. Cette descente est technique et périlleuse avec des échelles métalliques. La partie haute est glissante, bien à l’aise je rattrape (presque) Franck et c’est la chute sur les fesses… évidemment ou il ne fallait pas, mais j’ai le reflexe de mettre mes deux mains pour éviter d’aggraver le mal. A partir de ce moment, « pas question de faire le C..si tu veux rejoindre l’arrivée… »
Après 800m de dénivelé négatif, arrivée à Mare à joseph (61km), la chaleur monte et c’est parti pour la journée….il va falloir aussi la gérer.
A Cilaos (65km) c’est la 1ère base de vie. Ravitaillement, douche bien froide pour me rafraichir, vêtements propres. Nos 3 fidèles accompagnatrices : Sylvie, Maryse et Monique avec Hervé LUCAK qui a prévu d’accompagner son épouse Céline les 100 derniers km ne sont pas arrivés…..avec le minibus, la circulation, les centaines de virages sur une chaussée étroites, ça ne fait pas une grosse moyenne.
Départ de Cilaos après 20′ d’arrêt.
De Cilaos, c’est 300m- jusqu’à la cascade de bras rouge. Tous les coureurs en profitent pour se rafraichir…et 300m+ difficile avec la chaleur, sans un poil de vent et plein soleil…jusqu’à début du sentier du Taïbit à 1260m
La montée du taïbit jusqu’au col à 2080m se passe relativement bien avec de l’ombre, seules les montées de genoux me font mal, mais pas plus qu’au départ, il faut se faire une raison et gérer au mieux, sans l’aide de bâtons interdits sur les courses.
Au col du Taîbit (2080m), c’est l’entrée dans l’extraordinaire et impénétrable cirque de Mafate
.Pas de route, les environs 700 habitants disséminés sur les ilets utilisent uniquement les chemins…et l’hélico. Pour nous coureurs, si nous rencontrons un problème, il faudra sortir de mafate par nos propres moyens pédestres sauf cas graves!!!
Arrivée à Marla à 15h45 (km 78) , ravitaillement….passage à gué de la rivière des galets
, remontée par la plaine des tamarins , puis le col des bufs à 1950m, direction la plaine des merles et le sentier scout à 18h45, il fait maintenant bien nuit.
A partir de là et jusqu’en haut du Maïdo, je vais beaucoup galérer et en même temps gérer, car c’est une succession de montées bien techniques…et les descentes ne valent pas mieux….
Depuis le sentier Scout(km87) à 1640m, c’est descente vers ilet à Bourse (890m)(km95) où je retrouve Maxime Gilliot et nous faisons un bout de chemin ensemble, je rencontre aussi Arnaud Venchiarutti (coureur d’Epernay)
descente à Grand place les bas (650m) (km98)
remontée à grand place le haut (973m) (km100)
descente vers la rivière des galets (560m) (km102)
remontée à roche plate (1110m) (km106)
et enfin la montée au Maîdo : 2030m (km 113)
Oh quelle 2ème nuit!!! : ces dénivelés en montée les mains sur les cuisses pour soulager les douleurs du bas du dos vont me couter beaucoup de temps. Par contre côté sommeil et mental, pas de problème, pas plus qu’en gestion de l’alimentation et de la boisson. Les 2 nuits n’ont pas été froides, je suis resté les 2 nuits en tee shirt.
J’ignore à ce moment que ce n’est pas le cas pour Claude et à un degré moindre pour Hervé. Claude ne peut plus s’alimenter ni en liquide ni en solide. Depuis le 65ème km à Cilaos, c’est vomissements permanents. Beaucoup de galères, il est dans un état pas possible, seul son mental extraordinaire va le faire avancer après de nombreuses poses récupération, les ….100kms restants….Hervé aussi connaît quelques soucis et défaillances mais va aussi les gérer…l’expérience dans le monde de l’ultra, ça compte.
Au Maîdo, 5h du matin, avec un superbe lever de soleil, je sais que le plus dur est fait pour moi, si je ne connais pas de souci physique , ça va le faire.
Du Maîdo au village de sans souci c’est 14km de descente et 1680m de dénivelé négatif et ça bien se passer. Mais pas pour Franck car ce sont les descentes longues qui vont le faire souffrir des genoux et l’obliger à ralentir la cadence.
A sans souci, deuxième base de vie, je suis accueilli par la famille Venchiarutti ainsi que Corentin et Apoline qui attendent leurs parents. je prends à nouveau une douche froide, mange un plat de poulet lentilles et je change de chaussures plus amortissantes que mes salomons pour la fin de parcours.
La matinée direction la possession va bien se passer, mais la chaleur revient…..
A la possession, les filles nous attendent, c’est toujours sympa et motivant avant les 21 derniers kms …pas non plus faciles.
Franck a bien gérer les difficultés de la nuit, il me devance de 2h30, c’était 3h en haut du Maîdo et nous allons garder à peu près cet écart à l’arrivée.
De la possession c’est près de 2 heures de course jusqu’à la grande chaloupe . A la grande Chaloupe, j’ai un coup de moins bien. Ma fille Céline et Fabrice m’attendent. Je les félicite pour leur belle réussite à la Mascareigne et ils m’accompagnent sur la deuxième partie du chemins des anglais. Une montée très difficile, sous une grosse chaleur….je suis extenué…je n’avance plus…et ces 700m de dénivelé + jusqu’à Colorado vont me prendre un bon moment….3h pour 10km!!!
En haut, ça va beaucoup mieux, il fait un peu moins chaud. Je mets la frontale, change de tee shirt, pour celui officiel de la course que nous devons obligatoirement mettre au départ et à l’arrivée.
J’allais repartir quand je rencontre Denis BOULLE, le directeur de course
. On se connaît bien, depuis L’UTMB 2012, chaque année à Chamonix et cet été sur l’UT4M à Grenoble.
On tape la discute un bon 1/4h d’heure sur ses problèmes d’organisateur, des erreurs de parcours de plusieurs favoris à 30kms…..et des flots de commentaires qui se déchainent sur les réseaux sociaux…!!…ainsi que des difficultés de gérer 4 courses sur 4 jours
Bon il faut quand même finir…reste la dernière descente bien technique, rochers et racines et avec un organisme bien fatigué. Ca se passe super, car contrairement à 2015…. c’est sec.
Petit arrêt de quelques minutes auprès d’un coureur allongé et pas très bien…manque d’équilibre et désorienté dans l’espace!!
Le coureur arrêté devant moi appelle les secours et propose d’attendre, je repars…un dernier pointage à 2km de l’arrivée….la musique, les projecteurs, les clameurs du stade de la Redoute commencent à m’ envahir. Les quelques centaines de mètres de plat avant l’entrée des « artistes » sur la piste se font…à fond….même pas mal…
Arrivée toujours aussi émouvante, les frissons m’envahissent, les doigts vers le ciel pensant à mes 2 amis Moustique et Guyguy qui ont connu ce bonheur….
Fin d’une nouvelle belle aventure.
Les filles m’accueillent, Franck et Maxime sont super heureux de leur 1ère diagonale. Je m’inquiète pour Claude et Hervé pas trop bien….mais ils avancent, ils passeront une nuit de plus, mais nous seront tous les 6 finishers comme en 2015, les 2 Céline une nouvelle fois bien placées….très fort le JC EPERNAY…
Pour ma 4ème diagonale, à peine 3/4h de plus qu’en 2015, en gérant les montées, je m’en satisfait pleinement d’autant que je conserve ma place de 1er + 65ans et cette année le plus âgé de la course ayant terminé l’épreuve !!!:mais ça ca…. ne va pas beaucoup s’inverser…..
RESULTATS :
La diagonale des fous : 165km: 9600m+
2548 partants: 1830 arrivants
-492ème :Franck PLANCON : 43h45’26 »
-690 :Jean-Claude PAROLI: 46h10’34 »
-909 :Céline LUCAK : 48h45’44 »
-1281: Hervé GOMES : 54h16’58 »
-1576 :Claude AUBRY : 58h34’25 »
Les Mascareignes Ile de la Réunion 65 kms, 3500 D+, température 35 degrés, indice UV 9.
Par Céline et Jean-Fabrice
1/ remise des dossards.
Un accueil chaleureux dans une ambiance festive. Je n’ai jamais vécu une telle expérience, cela s’annonçait plutôt pas mal.
2/ le départ, 3 heures du matin.
Après un long périple en bus jusqu’au site de de Grand Ilet dans le cirque de Salazie, nous voila au contrôle du matériel obligatoire toujours dans cet esprit convivial, la gentillesse des réunionnais est remarquable. Je profite d’un petit moment pour faire une micro sieste pendant que les coureurs commencent à s’échauffer dans une ambiance musicale ou le speaker fait monter la pression progressivement. Pas d’échauffement pour moi ,les 65 kms me suffiront amplement.
3 heures du matin le top départ.
3/ la course.
Après 2 kilomètres de bitume ou nous étions dans les derniers avec Fabrice ,arrivent les premières difficultés, 800+ d’ascension. La forme est là, nous doublons et l’ascension me parait limite facile. Dans un paysage à couper le souffle nous enchainons les kilomètres dans une euphorie générale » à ce moment j’étais loin de m’imaginer ce qu’il allait se passer plus tard dans la course ». Les 11 kms de descentes dans le sentier scout jusqu’à la Rivière des Galets sont très techniques, les quadriceps et les genoux commencent à morfler. Mais je me sens toujours aussi bien, même la montée de Dos d’Ane avec ces 1000 mètres de dénivelés ne m’enlève pas ma motivation. Descente de 10 kms dans Kalaa sur un terrain très exigeant avec des petites montées qui te rappelle que tu as signé pour en baver.
4/ la descente aux enfers.
A la Possesion, malgré l’accumulation des kilomètres et la fatigue qui commencent à se faire sentir, le moral est bon. L’oncle de Fabrice, Sully m’accompagne sur quelques kilomètres ce qui me rebooste. Sentier des Anglais, la chaleur est bien présente, les jambes commencent sérieusement à être lourdes et chaque kilomètre me parait interminable. Une folle envie d’abandon me gagne, que se passe t’il ?
La Grande Chaloupe, revoilà Sully (que je surnommerais mon sauveur) il essaye de me remonter le moral. Je n’ai plus aucune force à 14 kms de l’arrivée je jette l’éponge. Fabrice me dit que demain je le regretterais. Je n’ai plus envie, mon corps me lâche. Il trouve les mots pour me rassurer et me faire repartir malgré la souffrance. Nous mettrons 3H30 pour parcourir les 9 kms qui nous mènent au Colorado. Dernier ravitaillement avant la Redoute.
5/ la Redoute.
5 kilomètres de descentes dans des racines, en 1h30, finissent par m’enlever tous plaisir. La vue du stade et de la famille me font oublier toutes mes douleurs et ma fatigue. Je me sens remplie d’émotion et je prend conscience que j’ai réussi à finir au mental. On passe la ligne d’arrivée avec Fabrice, les larmes aux yeux je suis fière d’avoir terminé et à ce moment précis je me jure de ne plus jamais recommencer.
Je garderais en mémoire la beauté des paysages, la gentillesse des bénévoles, les spectateurs qui nous encouragent avec leurs sourires et le sacrifice de mon chéri qui a choisi de m’attendre et de me soutenir jusqu’à la fin.
1 mois après, me voila inscrite au trail de Samoens 83 kms et 6500 D+. Le virus Jean Claude Paroli me gagne.
RESULTATS : La mascareigne 65km: 3600m+: 1507 partants
–389ème : Jean-Fabrice TOULCANON 14h29’26 »
-390 :Céline PAROLI : 14h29’26 »
quelques photos pour vous faire rêver…