FERNAND BOISSEAU DONNE LE TOP DÉPART PUIS S’EN VA…
Le coureur aux pieds nus a terminé sa course. Fernand Boisseau s’est éteint au seuil de la nouvelle année 1988, à l’âge de 61 ans. La dernière ligne droite a été extrêmement pénible pour Fernand, terrassé par une maladie incurable.
« Ouf », son berger allemand, compagnon de tous les instants, a perdu un maître et les sportifs sparnaciens un ami précieux. Le populaire Fernand avait consacré toute sa vie au sport, à la course de fond, en particulier.
Son petit gabarit le prédestinait à cette discipline qu’il pratiquait depuis 1945, année où il signa sa première licence au Racing-Club Athlétisme d’Épernay. Il ne mettra un terme à sa carrière de coureur qu’une trentaine d’années plus tard, stoppé net dans son élan par la maladie.
En 1973 et 1974, Fernand resta cloué au lit de nombreux mois et dut faire l’objet d’une surveillance médicale étroite. Une volonté farouche remit sur pied l’infatigable coureur qui participa à l’édition 1974 du cross du Figaro. Cette première maladie avait profondément affecté Fernand. Lui qui avait tant couru décida de faire courir les autres.
Avec l’équipe du R.C.E., il créa, en 1981, le semi-marathon de la côte des blancs dans ce secteur du vignoble où il avait vu le jour le 13 janvier 1927 au Mesnil-sur-Oger.
En 1987, il se sépara du R.C.E. pour fonder le Jogging-Club Épernay Champagne qui a organisé le 6 juin un semi-marathon entre Dormans et Épernay.
Lors d’une récente réunion du club, Fernand, qui se savait condamné, avait eu ces paroles prémonitoires : « Quoi qu’il m’arrive, le club doit continuer à vivre ». Fernand peut être rassuré, le club a encore de beaux jours devant lui. Un challenge qui portera le nom de Fernand Boisseau sera mis en compétition lors de la prochaine édition du semi-marathon Dormans-Épernay.
Robert RAVILLON.
RIEN DE RIEN SANS VOUS…
Lorsque l’on prend l’initiative de quelque chose et que cette chose devient pure réalité, et que cette réalité devient un succès, l’on pourrait peut-être se prendre pour un champion ou peut-être pour Superman…
Lorsque le succès est là, il est normal d’imaginer la fierté du créateur, mais rassurez-vous, ce n’est pas cela qui me caractérise.
Je ne suis pas non plus un illuminé, certes je suis un tout petit bonhomme, ma tête n’est pas loin de mes pieds, mes pieds eux, sont bien accrochés à la terre, et le sport et l’athlétisme en particulier sont certainement l’une de mes raisons de vivre.
Mais sachez que je ne suis rien…
Rien, sans vous les localités qui prenez en compte le passage sur votre territoire de ce grand théâtre ambulant qu’est le « Semi-Marathon ».
Rien, sans le soutien des annonceurs, des commerçants, artisans et industriels qui ouvrent leur cœur en même temps que leur tiroir-caisse.
Rien sans vous les viticulteurs, qui grâce à votre passion, faites connaître aux cinq continents notre merveilleuse région.
Merci à vous, au nom de tous ces amoureux de la course pédestre, qui repartirez dans vos différentes régions avec vos bouteilles souvenirs.
Rien, sans l’accueil chaleureux et sympathique des habitants qui soutiennent notre organisation sur le parcours.
Rien, sans les institutions officielles que sont les services de Préfecture. Gendarmerie. Police. Municipalité.
Rien, sans les amis du club qui m’aident dans cette merveilleuse aventure, merci à tous ceux qui, dans des tâches diverses, participent pleinement à cette organisation.
Rien, sans les anonymes qui, chaque année, agissent afin que cette course devienne une véritable réussite sportive et populaire.
Rien, sans les secouristes qui. tout au long du parcours, sont prêts à intervenir.
Rien, sans les amoureux du bitume, vous qui formez cette splendide grappe humaine qui, kilomètre après kilomètre, colore cette merveilleuse épreuve.
Rien, sans vous Madame « Météo », que je remercie à l’avance d’être un de vos bons jours. Dans un élan d’espoir et de joie, du plus profond de mon cœur, merci, merci mille fois merci.
Fernand BOISSEAU.
Ce texte rappelle combien Fernand BOISSEAU était un homme au grand cœur. Un tout petit bonhomme, comme il l’exprimait si modestement, mais qui vivait une passion : le sport. L’une de mes raisons de vivre disait-il, cette passion qu’il aimait tant faire partager aux autres. Fernand était avant tout un « fonceur », un « entraîneur « . Il attachait à l’amitié le plus haut prix. Son enthousiasme était sans limites. Pour réussir ses entreprises, il s’engageait « à fond ». Le petit bonhomme n’a connu qu’un seul ennemi : une terrible maladie qu’il a voulu jusqu’au bout ignorer. Quand Fernand a senti qu’il allait nous quitter, son principal souci était que le Jogging Club puisse continuer « SANS LUI ». « RIEN DE RIEN SANS VOUS… » disait Fernand. Nous lui disons : « TOUS AVEC TOI » car tu seras toujours dans tous « LES CŒURS ».
Pour les organisateurs.
C. THOMASSET
CONSEIL D’ADMINISTRATION DU JOGGING CLUB D’ÉPERNAY CHAMPAGNE 1987
Président | Monsieur Robert RAVILLON |
Vice-Président | Monsieur Thierry BUDIN |
Directeur Technique et Administratif | Monsieur Fernand BOISSEAU |
Secrétaire | Mademoiselle Christine BONNARD |
Trésorier | Monsieur Jean-Luc RAUX |
Relation Publiques | Monsieur Pierre MARTIN |
Administrateurs | Mademoiselle Christine BONNARD Monsieur Didier CHARLES Monsieur Jean-Luc LIEBART Monsieur Marc SPISSER |
Si je suis coureur depuis 37 ans…..c’est merci Fernand. Petit historique : en 1983 je chausse mes 1ères « baskets » le 15 juillet . C’est précis car cela fait suite a un pari avec le Maire d’Epernay de l’époque (Bernard STASI) et…. c’est l’arrêt brutal de la cigarette…pour courir un petit triathlon en septembre (200m de natation, 20km de vélo et 5km à pied) dans le cadre de l’inauguration de l’office des sports….dur, dur mais j’ai terminé….dans les derniers…. En 1983 c’était ma 1ère année de conseiller municipal et je connaissais déjà bien Fernand, aussi colleur d’affiches pour notre liste avec son chien berger allemand « ouf »…..Après cette 1ère course j’ai continué à courir seul. En 1986, Fernand crée avec beaucoup de difficultés le Jogging Club Epernay Champagn. Il a alors besoin de coureurs et sans mon avis m’intègre au club et je me retrouve un des tous premiers licenciés…..Le 1er janvier 1988 Fernand décède …..et c’est le vide au club….. comme Fernand nous avait dit « quoi qu’il m’arrive, le club doit continuer à vivre », nous sommes quelques uns à nous retrousser les manches …..et la seconde corrida de Chouilly a bien eu lieu.
la suite beaucoup la connaisse, je suis le dernier du club « survivant » de l’époque, je me suis beaucoup investi. Suivront 25 corrida de Chouilly, la naissance du trail puis le Sparnatrail…..et une nouvelle équipe de dirigeants dynamiques et pleins de projets.
L’histoire recommence un peu pour moi, car 37 ans après, je recommence aussi une campagne électorale. Comme Bernard Stasi m’avait sollicité à l’époque et avec qui j’avais fait 2 mandats soit 12 ans de conseiller de 1983 à 1995, c’est Frank Leroy qui m’a sollicité en 2020…..sans possibilité d’être élu (à ma demande) étant le 35ème et dernier de la liste …..place aux plus jeunes…De fait je repense beaucoup à cette belle période des pionners de la course hors stade, sans nostalgie et j’ai de grosses pensées amicales pour Fernand. Grâce à lui, j’ai gagné une passion dévorante et également beaucoup d’amis……la vie n’étant faite que de hasard et de destin.