Samedi 27 et dimanche 28 avril 2019
MIUT Madeira Island Ultra Trail MADERE
Le départ de l’épreuve de MIUT sera à 00:00 du 27 avril, dans le centre de Porto Moniz, traversant dans une première phase nocturne, des sentiers et des levadas sur la côte nord, vers le plateau de Paúl da Serra, sur le massif montagneux de l’Ouest.
La première ascension majeure a comme point de référence le Fanal. Il s’ensuit la descente technique à Chão da Ribeira et, ensuite, nouvelle longue montée à Estanquinhos.
São Vicente est le passage suivant, avant l’arrivée à Encumeada, où la route pénètre dans le massif montagneux Central, mais avant une incursion au Curral das Freiras doit être faite, avant d’affronter les sommets mythiques de Ruivo et Areeiro
De là, la route est surtout vers le bas,passages à Ribeiro Frio et Portela, après quoi la Serra das Funduras offre interminables singletracks vers la descente technique qui amènera les participants au sentier du Larano, en direction de la Levada do Caniçal, avec un passage précédent à Boca do Risco.
La phase finale, est parcouru dans une levada, ayant comme toile de fond la vallée de Machico, et la ligne d’arrivée au Forum Machico.
L’Organisation
Le départ de l’épreuve de ULTRA sera à 07:00 du 27 avril, au centre du Village de São Vicente en direction à Lombo da Achada do Til, descendre à Ribera Grande, avant l’arrivée à Encumeada, où la route pénètre dans le massif montagneux Central, mais avant une incursion au Curral das Freiras doit être faite, avant d’affronter les sommets mythiques de Ruivo et Areeiro.
l’ORGANISATION
….le parcours est ensuite identique au MIUT….
Histoire de notre séjour à Madère.
En septembre l’idée de faire un Ultra trail du World Tour a germé. Deux possibilités s’offraient à nous : soit La Transgrancanaria aux Canaries en février ou le Madeira Island Ultra trail sur l’île portugaise de MADERE en avril. Trop tôt en saison pour la Transgrancanaria…ce fut Madère.
Un bon groupe d’une vingtaine de coureurs et accompagnateurs était partant.
Mais pour certains, l’inscription ne fut pas possible, car ils ne possédaient pas suffisamment de points « Itra » (4 pour le 115km, 2 pour le 85km)), soit d’avoir déjà réalisé une course de difficulté presque équivalente.
D’autre part, les inscriptions ont débuté le samedi 27 oct et comme souvent, ces épreuves internationales sont prises d’assaut, en une journée, le 15km, 41km et le 85km étaient complets !! restait quelques places sur le 115km.
Franck a pu s’inscrire sur le 85km, mais Céline et Jean-Fabrice n’ont pas eu le choix…c’était 115km ou rester à la maison.
Participants : En individuel : Hervé GOMES, Yannick LEVERT et Sébastien REGNAUT.
En couple : Franck et Sylvie PLANCON, Claude et Maryse AUBRY, Jean-Claude et Monique PAROLI, Céline PAROLI et Jean-Fabrice TOULCANON.
Dans la foulée des inscriptions, nous avons réservé Avion, Hotel et voiture de location (Hervé s’occupant de la logistique des individuels).
Place au programme d’entrainement, chacun se concoctant le sien et quelques trails communs en préparation (Aymon trail en Ardenne, trail du petit ballon en Alsace, trail des tranchées à Verdun)
Le voyage : du jeudi 25 avril au lundi 29 avril pour le individuels, jusqu’au jeudi 2 mai pour les couples. Voyage sans problème, malgré un peu de retard de vols….et pas de problème d’atterrissage à Madère….la piste étant une des plus dangereuse du monde, construite en partie sur pilotis sur la mer et souvent avec des rafales importantes de vent, les atterrissages sont un peu olé olé….
Vendredi 26 : direction MACHICO (arrivée des courses) pour le remise des dossards. Organisation sans faille avec des bénévoles aux petits soins, tout le monde se comprend malgré plus de 50 nations représentées….la pratique de l’anglais est bienvenue.
Après un bon repas tous ensemble, l’après midi est consacré à la préparation de l’équipement et d’un sac d’allègement prévu à mi course sur le MIUT (115km) pour ceux qui le souhaitent.
Même si la pluie n’est pas au programme, nos sacs sont bien chargés avec vêtements chauds, bonnet et gants…la nuit en altitude, étant annoncée bien froide !!
A 21h30, départ des 1ers bus du 115km vers PORTO MONIZ au Nord de l’île. 1h15 de route, ensuite c’est l’attente dehors jusqu’à minuit ( on se croirait à la Saintelyon)….mais …dehors dans le vent…
Franck seul inscrit sur l’ULTRA (85km) prendra le bus pour Sao Vicente à 5h pour un départ à 7h.
Départ samedi 27 avril : 0h
Il fait bien frais avec le vent en bord de mer, tous les coureurs ou presque partent avec le coupe vent.
La course :
On rentre de suite dans le vif du sujet; Après quelques centaines de mètres en ville, c’est une belle côte de 350m+ puis 350m- et la 1ère grande montée de 1150m+ vers le 1er contrôle à FANAL. Il fait froid en altitude…bonnet et gants sont de rigueur.
14km avec une barrière horaire à 3h15′, c’est très serré. Beaucoup vont être obligé de forcer l’allure pour passer, laissant de l’énergie pour la suite.
(Hervé passe en 3h07′, Claude en 2h57′, Céline et Fabrice en 3h04’…stressant). Je passe en 2h34′, ça commence bien, la fraicheur (quelques degré en altitude) me convient bien.
(Anecdote : dans la traversée des nuages dans le brouillard vers 1500m, je vois 2 gros points lumineux qui me paraissaient bien loin, en fait c’était plutôt très très près… j’ai fait une rencontre avec une vache sur le chemin lui frôlant les cornes…même pas peur, ni elle, ni moi….eh oui beaucoup de vaches en semi liberté dans les hauteurs à Madère)
Maintenant qu’on est en haut….ben, il faut redescendre. 1ère descente bien technique de 810m- sur 7km, un avant goût de ce que nous allons trouver par la suite….un fort %, des marches et encore des marches, des pierres glissantes… de nuit.
Arrivée à Chao da ribeira : 2ème côte de 1350m+ et nouvelle descente de 1000m- jusqu’au 40ème km (Nous avons tous repris de la marge sur les barrières horaires)
Pendant ce temps, le jour s’est levé et nous allons en prendre plein les yeux, une nature sauvage et luxuriante nous accueille…un régal.
Nous allons parcourir à nouveau beaucoup de reliefs à moindre altitude mais toujours avec des marches, pierres mais aussi de superbes monotraces bien roulants, parfois bien dallés par la main de l’homme depuis des siècles…c’est bien connu les portugais sont des bâtisseurs.
Nous longerons aussi de très belles LEVADAS : canaux d’irrigation, tracés et bâtis dés le 16ème siècle pour acheminer l’eau du nord ouest vers le sud est…il y en a près de 2000km . Le long de ces canaux la pente est plus douce et nous pouvons dérouler la foulée.
61km : CURRAL DAS FREIRA : base de vie
Pour moi tout va bien, je passe à 12h26′ malgré un coup de trop chaud en fond de vallée. Je change de chaussures, pour une autre paire de « sportiva » assurant un meilleur maintien latéral . Je prends un peu de temps pour me ravitailler en solide et je fais contrôler l’équipement de mon sac, obligatoire pour sortir de la zone d’assistance, zone accessible uniquement aux suiveurs habilités ….(Monique avec 3 badges pourra aussi assister Céline et Fabrice)
Avant l’arrivée à la base, les ennuis ont commencé pour Claude qui ne peut plus rien avaler, ça ne passe plus (et ça repart!) . Il arrive 15h10 (barrière horaire à 16h) et attend Hervé espérant se refaire une santé. Mais Hervé arrive après 16h hors délai, malheureusement abandon pour tous les deux.
Quand à Yannick il abandonne lui aussi à 13h49, victime du terrain, suite à blessure : déchirure ligamentaire au pied….plus possible de courir.
Sébastien continue bien son chemin, il arrive à 13h17
Ainsi que Jean-Fabrice et Céline avant 14h.
A CURRAL DAS FREIRAS, nous avons fait un environ 4500m de dénivelé + sur 7000 au total et nous partons pour 1320m+ à 1860m sommet mythique du PICO RUIVO, puis le PICO DO ARIEIRO (1810m+).Dans cette montée je vais prendre beaucoup de plaisir. c’est la plus belle partie du parcours. Le peloton s’est étiré, je suis souvent seul, j’ai l’impression d’être tout petit dans cette nature montagneuse, gigantesque à la fois minérale et luxuriante. Je me sens libre et « léger » dans les singletrack en corniche, les nombreux tunnels, escaliers et les passages techniques…Bel après midi…je passe au 2ème PICO vers 18h.
300m de dénivelé négatif et nous arrivons à CHAO da LAGOA (81km).
J’arrive à 18h37′ Sébastien a connu un petit coup de moins bien (20h28′) Fabrice et Céline une 1/2h derrière (21h).
Le parcours va être maintenant majoritairement descendant …2100m- contre 700m+….et il reste 35km.
Une seconde nuit va commencer ….et les petits soucis également. Céline ne peut plus descendre, les quadriceps ne répondent plus et sont très douloureux, elle jette l’éponge à 90km et 24h de course. Fatiguée mais pas entièrement déçue, sa plus grande distance ne dépassant auparavant 14h et 65km de course à La Réunion. Fabrice va finir le course sans elle….dommage. J’ai beaucoup pensé à elle pendant la course, surtout pendant les descentes techniques (ce n’est pas ce qu’elle préfère), mais rassuré car bien coachée par Fabrice.
Fabrice et Sébastien mettrons 6h pour faire les 35 derniers kms, Je vais mettre une heure de moins, mais dans la difficulté car moi aussi les quadriceps sont en « bois », ça ne veut plus plier, avec les descentes techniques et les hautes marches ça devient douloureux…..je n’avance plus dans ces descentes, me fait doubler en permanence, c’est énervant quand tout le reste va bien. Je constate après coup que malgré une bonne préparation , entraînements, trails, vélo, ils nous a manqué beaucoup de travail en descente. L’aymon trail, le petit ballon d’Alsace, les tranchées à Verdun….c’est trop roulant, pas assez technique.
Je vais rectifier le tir, pour le second objectif de l’année beaucoup plus difficile à Chamonix fin août : la TDS (149km et 9100m+)
Les 5 derniers kms le long des Levadas sont quasi plats. J’en profite pour courir, remettre la machine en marche, redoubler une dizaine de coureurs et arriver sur la plage de MACHICO en un peu plus de 26h, satisfait d’être finisher (310 abandons soit 1/3 des partants) mais espérant faire un peu mieux quand même…..mais c’est ça l’Ultra….et ces aléas.
Franck sur l’ULTRA de 85km a pris beaucoup de plaisir et a bien profité des paysages, partant à 7h du matin et arrivant à minuit, les 3/4 de sa course s’est déroulé de jour. Très régulier comme à son habitude, il termine 2ème master 3 en 17h10.
L’après course :
Après un peu de sommeil récupérateur, plus ou moins long suivant les heures d’arrivée, nous nous retrouvons tous pour la remise des prix dimanche à 12h30…..puis bière(s) et bon repas…
Hervé, Yannick et Sébastien reprenne l’avion le lendemain matin. Pour les couples… c’est vacances jusqu’à jeudi soir.
Pour finir : Merci aux organisateurs et bénévoles très pros et disponibles, à tout le groupe où la bonne humeur règne en permanence.
Merci particulièrement à Sylvie, Maryse et Monique nos chères épouses qui nous accompagnent depuis 15 ans sur ces grandes épreuves, en France, à l’étranger…Reunion, Grèce, Italie…qui nous suivent des nuits entières , s’inquiètent, sont aussi fatiguées, subissent nos humeurs, roulent de nuit sur des routes difficiles ,attendent des heures….Dur, dur la vie d’assistante accompagnatrice.
Le récit de course de Sébastien, son 1er « gros » ultra trail , une pleine réussite
Inscription sans hésitation sur le MIUT que le Club nous a proposé ,et avec l’habitude de suivre le world tour a la TV, Le Madeira Island Ultra Trail fait clairement partie des trails difficiles.
D’ailleurs il se présente comme une petite diagonale des fous. Petite d’accord, mais en plus raide. Le MIUT c’est plusieurs distances: 115km, 85km, 40km, 17km. Tout se fait sur le même tracé.
Arrivée à l’aéroport de Madère le jeudi….Rejoindre notre hotel, faire un petit restaurant charmant dans les ruelles de Santa Cruz, et ensuite aller au dodo car ce sera la dernière nuit avant le départ le lendemain soir à 00h00.
le vendredi récupération des dossards et petit resto au midi avec le reste de la troupe, arrivé en avion un peut plus tard dans la soiree du jeudi, l’après midi sera calme, sieste préparation des sacs et attente des bus qui doivent nous transporter jusqu’au nord de l’ile à Porto Moniz.
le départ était particulièrement rapide avec une montée sèche de 400m, très sèche même. Juste dans la foulée on redescend au niveau de la mer pour traverser un pont où une foule s’est amassée. Superbe ambiance à cet endroit, encouragements bienvenus avant que nous attaquions la première grosse montée de la course (1000m d+ en escaliers vers les hauteurs typiques de Madère).
On traverse un premier village dans une ambiance énorme ,puis on s’attelle à la première grosse montée de 1200+ : du pentu, un peu de relance, encore des marches, beaucoup de marches, et surtout une douce odeur d’eucalyptus qui nous chatouille le nez.
Pour l’instant, ça se gère, on est encore frais, mais dans quelques heures, je sens déjà que ça va piquer ces marches. Avec Yannick, le rythme est régulier, je n’ai pas l’impression de trop forcer. Le premier ravito à Fanal est bondé , on en profite pour s’habiller un peu, la nuit commence à être fraîche.
La descente suivante est un bis repetita de la première, pas facile, des marches en boucle, On préfère prendre notre temps, la route est encore longue.
La montée suivante, à nouveau 1200+, bah j’avoue que je ne m’en souviens pas trop… Je sais juste que le rythme est correct, on est toujours ensemble avec Yannick, le jour se lève, il fait beau, il commence à faire chaud, une nouvelle course commence.
Je me sens mieux, je me sens bien. La montée est tranquille, les marches sont toujours omniprésentes. ensuite viens la descente vers le CP4(40eme km) où je ne sens plus de douleurs aux quadri je demande alors a Yannick si je peux avancer et je profite donc de ce moment de temps fort pour accélérer dans la descente jusqu’au CP5 (50eme km).
Je croiserais Yannick en repartent du ravito. Après le ravito, la montée est rude le long d’un pipeline, mais je suis bien, à l’aise, je profite des paysages magnifiques avec 3 heures d’avance sur les barrières horaires.
Ensuite viens la difficile descente, le CP6 on l’on pourra récupérer nos sacs d’allègement avec de la nourriture et des affaires de rechange;
Je ne m’attarde pas car la grosse difficulté arrive derrière avec le soleil et cette montée vers le célèbre Pico Ruivo qui fait 1500 D+.
A la sortie du ravito j’apprend que Yannick s’est tordu la cheville et qu’ il va être difficile pour lui de continuer.
Du 70ème au 83ème km on attaque la partie « monument » de la course, la « traversée » jusqu’au Pico do Areeiro, celle qui nous a fait choisir cette course. Et effectivement, c’est beau, c’est technique, c’est dur, c’est engagé, mais ça vaut le détour !Entre sentiers en balcon au bord du vide, escaliers démoniaques, marches énormes, tunnels bien sombres, c’est un plaisir de courir, marcher même si on en bave.
Mon genou me fait un peu souffrir sur cette portion accidenté. Le passage aérien tant attendu avec le vide tout autour et les nuages qui arrivent est là, je savoure. L’ambiance au Pico est énorme Le bon côté, c’est que la douleur au genou s’estompe Mais je dois alterner marche et course sur la portion suivante.
C’est dommage car le chemin devient plus facile et courable. Surtout physiquement, je me sens encore bien et c’est rageant de perdre ainsi du temps. le plus gros de la course est fait puisque les derniers 25 km sont de profil principalement descendant on remet la frontale pour la deuxième nuit, Je continue sur le même rythme, marche et cours. Je passe par les CP9 CP10 la nuit avance il est 1h du matin, un long chemin le long de la falaise au bord de la corniche , je sais que je vais désormais terminer la course.
On longe sur les hauteurs de la ville illuminée de Machico sur une levada bien bétonnée et étroite. Je commence à entendre le speaker au loin,… ça sent bon. Dernière descente dans l’herbe, derniers coureurs doublés, j’accélère progressivement le long de la promenade. et voici cette ligne d’arrivée ,29h, top ce MIUT, Que dire de plus… la course a répondu à toute nos attentes, tant sur le plan de la difficulté que sur celui de la beauté. Ce fut très intéressant de découvrir une course hors des frontières françaises, et il faut féliciter l’organisation et les bénévoles qui ont été tops.
Cette course est à faire les amis… Madere est juste magnifique .
RESULTATS : 115,7km :7200m+ :950partants: 640 arrivants
-328ème: Jean-Claude PAROLI: 26h08’33 »
-484: Sébastien REGNAUT: 29h07’04 »
–550: Jean-Fabrice TOULCANON :30h06’20 »
RESULTATS : 85km : 4700m+ : 506 partants: 394 arrivants
–187ème: Franck PLANCON : 17h10’59 »: 2ème M3H
POUR LES VACANCES et DECOUVERTE de MADERE….c’est PHOTOS