Le départ a lieu le samedi 10 avril au Puy en Velay et l’arrivée à St Jean Pied de Port le mercredi 21 avril.
Ce fût pour moi une grande aventure sportive et humaine.
Des milliers de pélerins et randonneurs sillonnnent ce chemin chaque année depuis des siècles. Le pélerinage de ST Jacques de Compostelle comptait durant le moyen âge parmi les 3 grands pélerinages que tout bon chrétien se devait d’effectuer.
La via Podiensis dite voie du Puy est la plus ancienne des routes qui mèment à Compostelle et certainement la plus belle.
C’est cette voie que les coureurs vont emprunter pour la 1ère édition de l’ Ultra Trace de St Jacques. Quatorze pionniers, tous coureurs et coureuses d’ultra de grandes épreuves internationales ( UTMB, Grand raid de la Réunion, marathon des sables, Trans’AQ, trans333, golf du morbihan,l’Olympienne, 100kms, 24h, 48h, 6 jours, transgaule, transeurope…….)
Pour moi, cette épreuve était aussi ma 1ère course en étapes de cette dimension. Mes participations réussies à de nombreuses courses d’une étape citées ci dessus ne me rassuraient qu’à moitié. Cette compétition représentant l’équivalent (même plus) d’un SPARNATRAIL couru 12 jours de suite !!!
Amoureux de la nature, ce ne fût que du bonheur de courir sur le GR65 où tant de pélerins ont posé les pieds, une découverte de la France profonde et éternelle alliée à la passion de la course à pied et de la compétition.
L’association ALTI & Co de Patrick BONNOT a mis sur pied cette idée de génie, cette course totalement inédite. Ce n’est ni totalement du trail, ni totalement de la route. C’est parfois trés technique, dans le massif central notamment et roulant sur les petites routes des landes. Des dénivelés important de 800 à 2300m + suivant les étapes. Avec un mix de tous ces ingrédients et des distances journalières de plus de 60kms**, il fallait être trés bien entraîné, trés fort physiquement et mentalement pour réussir cette extraordinaire épopée.
**En fait le kilométrage annoncé fut sous estimé, les GPS annoncaient chaque jour 2 à 5 kms de plus ( sauf sur 2 étapes)la distance réelle est donc d’environ 740 kms
Jamais je n’ai été si loin dans l’effort, dans la douleur (tendinites aux releveurs), dans le doute et dans la volonté d’aller jusqu’à St Jean Pied de Port.
Après la traversée de 8 départements , de la Haute Loire aux pyrénées atlantiques, des départs à 6h30 avec des températures négatives dans le massif central, de la chaleur l’après midi en descendant vers le sud ouest, courir entre 7h et 10h de course chaque jour (beaucoup plus pour les derniers), avec les encouragements des randonneurs pélérins trés nombreux en cette année Jacquaire, la traversée de sites magnifiques : Le Puy, L’Auverge, l’Aubrac et ses dernières neiges, Conques, le Gers, La Lozère, le pays basque….C’est avec un grand bonheur que je passe la porte St Jacques à St Jean Pied de Port.
4ème de l’épreuve en 97h 40′ (le 1er Robert BERTIN termine en 88h 45′ et la 1ère féminine Nadine WEISS est 5ème en 101h 23’… le dernier classé en 132h).
Hormis le classement, l’esprit de l’épreuve reste un moment de partage, de respect mutuel et d’amitié entre les participants, bénévoles et accompagnateurs.
Je suis parti sans connaitre personne,j’en suis reparti ne laissant que des amis.
Un grand merci à Patrick et ses 7 bénévoles, aux accompagnateurs et amis(es) coureurs….quand est-ce qu’on se retrouve ????
Vous trouverez les photos dans la photothèque et pour ceux que ça intéresse, le récit de mes étapes ci- dessous
Jean-Claude PAROLI
Vendredi 9 avril : départ pour le Puy
Grosse galère: grève des cheminots. Les réservations faites il y a 2 mois ne servent à rien. Comment faire ?? partir en voiture…oui, mais la laisser où pendant 2 semaines ?? …et il faudra venir le rechercher.
Je décide de prendre le 1er train du matin dispo à Epernay pour trouver « un plan B » à la gare de lyon (mon TGV pour St Etienne est un TGV annulé).Affluence et énervement à la gare de Lyon, avec grosse valise, sac à dos, sac de couchage, duvet…Après la queue aux renseignements, on me propose 2 choix, je choisis un TGV pour Lyon la part dieu : départ dans…. 5mn…près de 2h assis sur les bagages près des WC. C’est encore plus « blindé » à Lyon. Je reussi à prendre un TER pour St Etienne surchargé (encore debout entre 2 wagons), tout le monde ne pourra pas monter…Après 2h1/2 d’attente devant un car pour le Puy (53 places pour plus de 80 personnes!!).
J’arrive au Puy vers 19h après 2h30 de bus dans les gorges de la Loire magnifiques….seule satisfaction de la journée.
A la SNCF, on ne peux pas dire que le client est roi, comme dans tout autre entreprise….mais comme nous ne sommes pas des clients…..nous ne sommes que des usagers!! (c’est juste mon avis).
Samedi 10 avril : 1ère étape Le PUY / St PRIVAT d’ ALLIER : 23.5 km
Après prise de connaissance avec les coureurs, bénévoles et accompagnateurs, copieux repas au restaurant « le chaudron » et montée en groupe devant la Basilique pour un départ à 15h.
Prudence de tout le groupe.Je m’efforce de ne pas dépasser 8 / 8.5 km de moyenne, ce n’est pas facile…Je fais toute la course avec BRAM VAN DER BJIL, l’international néerlandais du peloton (qui a beaucoup d’expérience dans les courses à étapes)…et s’exprime plutôt bien en Français et anglais…Température idéale avec soleil et brume. Arrivée second en 2h 52′ (Robert BERTIN a pris la 1ère place 10′ devant…il ne la quittera plus) au camping, douche, plat chaud et installation du « campement » à la salle des fêtes (toute neuve), « petite » lessive, et récupération : ce sera le programme de chaque soir.
Repas (traiteur) et dodo
Je ne vous reparlerai pas de tous les repas au restaurant et des 3 repas traiteur : copieux, diversifiés dans de jolies salles, un bon moment de convivialité pour tous. Pas plus des hébergements en Gymnase, salle des fêtes, internat et Gîtes où chacun trouve son espace vital et tout se passe dans la bonne humeur, récits et aventures de la journée.
Dimanche 11 avril : 2ème étape : St Privat d’Allier / Aumont Aubrac : 63.5 km
Nota ; le kilométrage indiqué des étapes sont les kilométrages officiels, en réalité, il faut ajouter entre 2 et 5 km pour les kilométrages réels.
Lever à 5h15 pour départ 6h30 avec la frontale trés, trés doucement. C’est d’après Patrick BONNOT (notre GO) l’étape la plus dure techniquement et 1900m+. La moyenne sera faible. Je reste devant avec ROBERT (expérience sur transgaule) et BRAM. En fait personne ne souhaite faire la course seul. Il ne fait que 2°, le vent est frais et je garde le coupe vent jusqu’au 50ème (beaucoup de brume, puis le ciel se dégage. Le paysage est magnifique. C’est l’étape où nous avons rencontré le plus de chiens (une centaine peut-être). Pas vraiment méchants..chiens de ferme, de bergers…mais parfois pas sympa et « chiant » à s’en débarasser !!! Enfin, ils font leur boulot.
Nous arrivons tous les 3 en têtes en 9h 01′
Lundi 12 avril :3ème étape : Aumont Aubrac / Espalion : 64 km
Toujours lever à 5h15 pour départ à 6h35. Il fait -2° (tenue d’hiver: gants et bonnet) et le paysage est blanc de givre, sur le plateau d’Aubrac. Nasbinals, Aubrac, je reconnais des portions de chemins que nous avons pris il y a 2 ans à l’ Ultra trans aubrac. Une des plus belles étapes pour moi. Nous décidons avec Robert et Bram de récupérer de l’étape difficile d’hier. Car même si l’étape paraît un peu plus facile, nous montons à 1340m et beaucoup de km en descente dans les chemins de pierre jusqu’à l’arrivée. il ne s’agit pas de se détruire prématurément les quadriceps.
Nous arrivons à nouveau 1ers en 8h 04′
Je me pose la question, si je ne vais pas un peu vite avec la tête de course. En fait les terrains trés trails des 1ères étapes me sont plutôt favorables, ce sera moins le cas sur les petites routes plus « roulantes » avec moins de dénivellé.
1ère entorse au programme de la soirée. la municipalité d’Espalion et le foyer rural nous offrent un apéritif bien sympa. Un membre de leur équipe Jean-Noel RUFFAT est un ancien de l’équipe de France de marathon dans les année 80 (2h15 à l’époque..pas mal) Il nous accompagnera 7km le lendemain.
Mardi 13 avril : 4ème étape : Espalion / Decazeville :65.5 km
Départ à 6h30 et à nouveau -2° .13km de route au départ : frontale et gilet fluo obligatoires jusqu’ à Estaing (ça vous dis quelque chose?).Encore plus de dénivellé que la 2ème étape : 2300m. Grosse côte dans la forêt et paysages magnifiques au dessus du Lot. Le paysage est valonné avec beaucoup de fermes et d’élevages. La descente trés technique sur Conques (village magnifique et arrêt systématique des pélerins )sera suivi d’une remontés d’ 1.5 km pas moins dure. Beaucoup de route sur cette étape.
Toujours les 3 mêmes en tête en 8h 30′
Bonne surprise à l’arrivée : dodo dans un lit à l’internat au lieu du gymnase non chauffé !!
Mercredi 14 avril : 5ème étape :Decazville / Cajarc : 58.5 km
Encore -1° à 6h30 mais la météo annonce une journée trés belle. J’ai eu un peu mal au dessus des pieds hier. Je décide de remplacer les trails par les chaussures de route, le dénivellé étant moins important et moins technique, collant court et tee shirt ne me quitteront plus juqu’à l’arrivée.
Mais j’ai de plus en plus mal aux pieds, tous le reste va bien, je n’ai pas connu ni la 3ème ou 4ème étape un peu plus difficile (selon les « spécialistes »).
Hervé ROZEC est devant…il a trés envie de « se faire » cette étape. Je suis derrière avec Robert, Bram est un peu plus loin derrière.
Mais à 7kms de l’arrivée, ne regardant pas assez souvent la carte qui nous est remise chaque jour avec les l’emplacement des ravitos et les précisions sur le parcours, nous nous engageons sur le GR65A au au lieu du GR65: Résultat, nous n’arrivons pas par la bonne route, et Hervé ROZEC a « tourné » encore plus que nous et arrive derrière « dépité ».
Comme nous n’avons pas pris le bon parcours (même à kilométrage quasi identique), le « Jury » (Patrick BONNOT + 2 bénévoles + 2 coureurs) nous « pénalisera » d’une 1/2h.
Régis MANGEOT gagne donc l’étape en 7h 11′ suivi de Bram.Robert et moi en 7h 23′
Repas à la maison de retraite précédé d’un apéro avec la municipalité, puis nuit en salle des fêtes non chauffée….nous avons tous trés froid le matin.
Jeudi 15 avril : 6ème étape Cajarc / La Rozière : 61 km
Mes pieds vont bien au début, mais ça va « empirer » tout au long de la journée. Douleur intense surtout à droite sur des chemins trés pierreux , ce qui n’arrange rien au niveau des torsions. Beaucoup de forêts et de chaleur et peu de photos à prendre, mais j’ai vu mon 1er chevreuil et croisé une couleuvre….1.20m environ….Bram n’en avait jamais vu de si grosse, lui qui est spécialiste des mollusques au musée d’Amsterdam.
L’intendance est un peu compliquée à l’arrivée : douche et salle des fêtes à quelques kms l’une de l’autre.
Je ne sais pas ce que mes pieds vont donner demain.
Martine BERTIN me pommade les pieds à l’anti inflammatoire et m’emballe les pieds dans du cellophane pour la nuit. Il y a une grande solidarité entre tous, chacun s’ inquiète de la santé des autres et les coureurs d’expérience ne sont pas, sans donner des conseils, afin que tout le monde soit à l’arrivée.
j’ arrive 4ème de l’étape en 8h 06′ derrière Robert (7h 26), Régis et Bram.
Vendredi 16 avril 2010 : 7ème étape La Rozière / Moissac : 64 km
Aie! Aie! Aie! Le lever est difficile, j’ai mal aux pieds (releveurs) c’est un calvaire. Je ne peux pas courir à plus de 6/6.5 km/h. Je ne prends pas beaucoup de photos. Au ravitaillement 2, les bénévoles sont au petits soins pour moi. Pendant que je me ravitaille, Jean-Luc me pommade les pieds, et je prend un efferalgan. Au ravito 3 Gérard DENIS (qui a malheureusement du abandonner à la 5ème étape : gastro) me lace les chaussures « type Trangaule » et me coupe les chaussettes. Plus rien ne touche le coup de pied, ça va plutôt mieux.
Les descentes sont terribles, j’ai du mal trottiner, ça va un peu mieux sur le plat et les montées.
Je termine 5ème de l’étape en 9h 03′ à 2h de Robert, Nadine WEISS est 4ème 40′ devant. Ca va le CUT OFF est de 12h 48′
Le soir : Martine BERTIN prend soin de moi et me prépare ma bassine d’eau froide avec un délassant, puis pommadage et emballage des pieds pour la nuit. Tout cela 3 soirs de suite….cela va s’avérer efficace…merci Martine.
Samedi 17 avril : Moissac / La Romieu : 65.5 km
Départ à 6h30 sur le chemin de halage du canal pendant….14km. Au début ca va , mais cela va vite se dégrader : même galère qu’ hier. A nouveau un chevreuil qui file devant moi et nous allons jouer au chat et la souris avec Nadine toute la journée, car elle marche dans les montées et cavale dans les descentes. Je fais l’inverse, je cours toute les montées et trottinage dans les descentes tellement j’ai mal…..Mais tant que je peux avancer dans les délais…pas question de « gamberger »…l’objectif est d’arriver à St Jean.
Il devait y avoir un peu plus de montées que de descentes, car j’arrive 8′ avant Nadine (4ème en 9h 40′)encore 2h derrière Robert, Régis et BRAM, mais je suis toujours là.
Dimanche 18 avril : 9ème étape : La Romieu / Nogaro : 69 km
Petite nouveauté : nous partons à 6h alors que les 3ers au général partent à 7h, ce qui permet aux derniers de voir les 1ers et de terminer avec moins d’écart.
Comme le parcours est assez vallonné et que les montées me conviennent mieux, je fais 38km seul devant avec mes douleurs, ce qui me vaut de croiser un chevreuil et 2 lièvres. Vraiment super, seul au petit matin dans la nature et le beau temps toute la journée. Puis je suis obliger de gérer à nouveau, les douleurs sont intenses,les pieds enflés mais le moral est là ; je ne peux pas avoir plus mal…et ça avance quand même, en pensant à ceux qui ne pourront jamais faire ce que fais à cause de la maladie ou d’handicap, à ceux qui ont faim ou soif dans le monde, à ceux privés de liberté et à mon copain Gilles qui a eu bien plus de mal dans son combat contre la maladie.
Nous sommes dans le Gers, et nos ravitailleurs ont pensé à nous : fraises et framboises au ravito (en plus du reste)
Je termine 5ème en 9h 30′ Nadine prenant sa revanche sur hier et me colle 30′
Lundi 19 avril : 10ème étape Nogaro /Arzacq Arriziguet : 58 km
Un sortie de Nogaro assez valonnée, mes tendons vont un peu mieux (ou je m’habitue au mal).En tout cas je reste avec Bram pendant 40km, c’est bon signe. Mais c’est aussi le passage par le département des landes ….plat de chez plat…pendant des kms. Hervé ROZEC contraint à l’abandon à la 7ème étape sur blessure (releveurs !) redémarre à l’étape 10 sur les 18 derniers kms. On « tchatche » tout le long, ça passe vite.
Je termine à nouveau 4ème en 8h17’…mais plus qu’à 40′ des 2 premiers et 20′ de Bram. je sais maintenant que le mal ne guérira pas, mais que j’irai au bout….
Mardi 20 avril : 11ème étape Arzacq Arriziguet / navarrenx : 57.5 km
Nous partons à 7h, les 2 derniers Hervé Friquet et Xavier Mauban, lui aussi en délicatesse avec ses pieds partant une heure avant nous. Bram est fatigué, nous décidons de passer cette belle et chaude journée ensemble. C’est plutôt cool, mes pieds vont de mieux en mieux, mais les nombreuses descentes assez raides vont être pénibles. Nous discutons beaucoup et…..chantons du Gérard Lenormand (…voici les clé au cas….) et du Dave : les chanteurs français préférés de Bram.
Devant Robert et Régis font leur 3ème journée ensemble, ainsi que derrière Gilles et Laurent, seule Nadine s’intercale.
Nous arrivons 3ème en 8h 37 (Robert et Régis ont fait le trou) et le classement final ne bougera( normalement) plus.
Ce sont les enfants du centre aéré qui nous accueillent à Navarrenx avec bonbons et une oeuvre peinte sur tissu en notre honneur. Vraiment sympa, tout comme l’accueil de la municipalité avec petit fours et vin local.
Mercredi 21 avril : 12ème et dernière étape : Navarrenx / St Jean Pied de Port : 56 km
Ca sent l’avoine !!! La météo s’annonce trés chaude, les pieds, je supporte. les mêmes couples qu’hier se forment.
J’ai envie de la jouer « cool » profitant du spectacle enneigé des pyrénées, des paysages valonnés et vert du Pays Basque …et ses moutons, mais mon binôme Bram veut en finir vite. Comme il a été super sympa quand j’étais « dans le dur », je le suis, cette étape se passe super bien, malgré un manque de sucre entre 2 ravitos, j’ai oublié mes pâtes de fruit ce matin….je « tape » 3 sucres dans un café…et 10 kms plus loin même chose avec un pélerin. Depuis 2 jours, j’ai du mal à tenir entre 2 ravitos…..plus de graisse…..sec le JC
A noter que nous avons eu beaucoup d’encouragements des nombreux randonneurs sur le parcours.
A l’entrée de St Jean, dans la dernière côte nous entendons le désormais célèbre sifflet de Patrick annoncant l’arrivée d’un coureur. Les dernières centaines de mètres sont avalés à « haute vitesse » jusqu’à la porte St Jacques sous les applaudissements de tous nos bénévoles, accompagnateurs.
C’est beaucoup d’émotion après 740kms
Ensuite ce sera la fête, remise des prix et resto.
Nuit….dans un lit …lever à 5h pour prendre le car pour la gare de Bayonne.
Je sais que je vais rester encore longtemps avec cette belle histoire, la plus belle pour moi .